Dans un développement politique important, les anciens ministres libéraux Wayne Easter et John Manley ont demandé au premier ministre Justin Trudeau de démissionner à la suite d’une victoire surprise des conservateurs lors de l’élection partielle de Toronto-St. Paul’s. Cette défaite dans un bastion traditionnellement libéral a déclenché un débat plus large sur la nécessité d’un nouveau leadership au sein du parti. Easter, qui a siégé de 2000 à 2021, a souligné l’urgence de la situation, suggérant que Trudeau et ses principaux conseillers au cabinet du premier ministre doivent prendre des décisions difficiles concernant leur avenir.
Les propos de M. Easter reflètent un sentiment croissant chez certains vétérans du parti selon lequel il est peut-être temps pour Trudeau de « se retirer », citant la célèbre chanson de Kenny Rogers comme métaphore pour savoir quand se retirer. Entre-temps, Manley, également une figure marquante de l’ère Chrétien, a exprimé des inquiétudes quant à la capacité de Trudeau à mener le parti à la victoire lors des prochaines élections générales. Il a conseillé que, dans l’intérêt de Trudeau et du Parti libéral, une transition à la direction ait lieu le plus tôt possible afin d’éviter d’éventuelles retombées électorales.
Malgré ces appels à la démission, plusieurs ministres de Trudeau se sont ralliés à leur chef, affirmant leur soutien à son leadership continu. Le ministre de l’Immigration Marc Miller, s’exprimant depuis Montréal, a notamment souligné la nécessité d’une période d’introspection plutôt que d’un changement à la tête du gouvernement. Il a fermement affirmé sa conviction que Trudeau est bien placé pour défier le chef conservateur Pierre Poilievre lors des prochaines élections.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a également fait écho à ce soutien lors d’une conférence de presse à Ottawa. Il a mentionné avoir eu des conversations avec des collègues qui restent confiants dans le leadership de Trudeau, ce qui suggère une base de soutien solide au sein du parti malgré les résultats des élections partielles. Des analystes politiques ont pesé le pour et le contre de la situation, soulignant la dynamique complexe en jeu. Nik Nanos, scientifique en chef des données, a souligné que même si la marque personnelle de Trudeau est profondément liée au Parti libéral, le revers électoral dans Toronto-St. Paul’s reflète un désir national de changement. Ce sentiment est appuyé par des données de sondage indiquant un changement dans les préférences et les préoccupations des électeurs.
Shachi Kurl, présidente de l’ Institut Angus Reid, a proposé un point de vue différent, soulignant que même si la défaite aux élections partielles constitue un revers important pour Trudeau, un changement de chef au milieu du cycle électoral ne produirait pas nécessairement de meilleurs résultats. Elle a décrit la situation actuelle de Trudeau comme ayant un « œil au beurre noir éblouissant », mais a mis en garde contre un changement hâtif de la stratégie de leadership du parti. Ce mélange de soutien et de critiques au sein du Parti libéral souligne les défis auxquels Trudeau est confronté alors qu’il traverse une période critique de la politique canadienne.