La Corée du Sud, déjà aux prises avec le taux de fécondité le plus bas du monde, a connu une nouvelle baisse en 2023. Les inquiétudes concernant l’avancement professionnel et le fardeau financier lié à l’éducation des enfants ont incité les femmes à reporter ou à renoncer complètement à l’accouchement. Les données publiées mercredi par Statistique Corée ont révélé que le nombre moyen d’enfants attendus par femme a chuté à un plus bas historique de 0,72 en 2023, contre 0,78 l’année précédente.
Ce déclin alarmant souligne un écart significatif par rapport au taux de remplacement idéal de 2,1 enfants par femme requis pour maintenir une population stable. Il s’agit également d’une baisse considérable par rapport au taux de 1,24 de 2015, une période où les préoccupations concernant les coûts du logement et de l’éducation étaient comparativement plus faibles. Les experts attribuent ce déclin continu à une combinaison de facteurs, notamment les pressions économiques, l’évolution des normes culturelles et la priorisation des objectifs de carrière chez les femmes.
Cette tendance reflète un phénomène mondial plus large de baisse des taux de natalité dans les pays développés, la Corée du Sud étant l’un des exemples les plus frappants. Les implications économiques d’une population en diminution sont profondes, car la diminution des naissances entraîne une diminution de la main-d’œuvre et une pression accrue sur les systèmes de protection sociale. Les efforts déployés par le gouvernement sud-coréen pour inverser cette tendance se sont jusqu’à présent révélés inefficaces. Les politiques telles que les incitations financières à l’accouchement et l’amélioration des programmes de soutien aux familles n’ont pas réussi à générer un impact significatif.
L’évolution sociétale vers des familles plus petites a également été influencée par l’évolution des attitudes à l’égard des rôles de genre traditionnels. Alors que de plus en plus de femmes entrent sur le marché du travail et cherchent à progresser dans leur carrière, la décision de retarder ou de renoncer à un accouchement est devenue de plus en plus courante. De plus, l’augmentation du coût de la vie, en particulier dans les zones urbaines, a rendu financièrement difficile pour de nombreux couples d’élever des enfants. Les dépenses associées au logement, à l’éducation et à la garde d’enfants sont souvent citées comme des freins majeurs à la création d’une famille.
En réponse à ces défis, les décideurs politiques sont confrontés à une pression croissante pour mettre en œuvre des mesures plus globales pour s’attaquer aux causes profondes de la baisse des taux de natalité. Les efforts visant à promouvoir un équilibre plus sain entre vie professionnelle et vie privée, à proposer des options de garde d’enfants abordables et à alléger le fardeau financier des jeunes familles sont considérés comme des étapes cruciales pour inverser la tendance.
Cependant, pour surmonter des normes sociétales profondément enracinées et résoudre les problèmes économiques structurels, il faudra des efforts soutenus et coordonnés de la part du gouvernement, des entreprises et de la société civile. Alors que la Corée du Sud est aux prises avec les répercussions de la diminution de sa population, l’urgence de trouver des solutions viables devient de plus en plus évidente. Les enjeux sont élevés et la vitalité à long terme de l’économie et du tissu social du pays est en jeu.